Et si le client mettait en rayon !

Pour y remplir son panier, il faut mettre la main à la pâte en offrant de son temps au fonctionnement du magasin et en achetant une part sociale. Un groupe d’habitants du pays de Vannes travaille sur un projet de supermarché coopératif et participatif.

Une fois par mois, Charline Birault se lève à l’aurore pour réceptionner les marchandises qui arrivent dans le supermarché où elle fait ses courses. De 6 h à 8 h, avant de rejoindre son bureau parisien, elle est dans les réserves de La Louve, le supermarché coopératif et participatif de la capitale. Ce magasin est le sien parce qu’elle y effectue ses achats et parce que, comme 5.000 autres membres, elle en a enrichi le capital en achetant une part sociale à 100 €.

Le supermarché coopératif et participatif fonctionne sur le principe de l’économie sociale et solidaire, arrivé en France en 2016, inspiré du modèle de celui de New York ouvert depuis 1973. À la clé, une alimentation à prix réduits.
40 à 15 % moins chers

Charline Birault travaille entre Paris et le pays de Vannes, ce qui lui a donné envie d’initier le projet d’ouverture d’un magasin du même type dans le Morbihan, épaulée par Morgane Le Roux convaincue par l’idée.

Elles ont rassemblé une centaine de personnes intéressées par le projet, réunies au sein de l’association Les Ami.e.s de la Coop des Vénètes, créée vendredi dernier. « L’intérêt d’une telle structure, c’est d’abord d’être acteur de ce qui se passe. On donne son avis sur le choix des produits, dans le but d’acheter une alimentation de qualité, pas forcément biologique mais certainement respectueuse de l’environnement et du producteur, à des prix réduits. Car en participant, on réduit la masse salariale : les prix sont 15 à 40 % moins chers que dans la grande distribution, en raison de l’aspect coopératif du supermarché et donc de la faible marge prise sur les produits », expliquent les jeunes femmes. Elles précisent qu’« il s’agit bien d’un supermarché dans lequel on trouve de tout. Pas uniquement de l’épicerie mais aussi des produits ménagers, d’hygiène et du petit bricolage ».
La Coop des Vénètes

L’objectif est d’ouvrir La Coop des Vénètes dans le pays de Vannes en 2020. « Nous ne partons pas de zéro, car la coopération existe aussi dans l’échange des savoir-faire. Nous profitons de l’expérience du projet abouti de La Louve qui, elle-même, a suivi les principes du magasin de New York », indique Charline Birault.

Des groupes de travail sont en place pour faire avancer les différents pans du projet : financement du supermarché, achats des produits, communication, événementiel (pour se faire connaître), gaspillage alimentaire et déchets, implantation pour un local de 1.500 m².

Pour faire fonctionner la structure, les initiateurs ont fixé entre 1.500 et 2.500 le nombre de membres qui devront donner 3 heures de leur temps par mois pour faire de la mise en rayon, être à la caisse, découper des portions des marchandises réceptionnées en gros, et faire le ménage. Ils évaluent le budget d’ouverture à 1,4 M€.

D’autres projets de ce type avancent à Rennes, Nantes et un autre a été initié à Brest.

Source : Le Télégramme, publié le 08/02/2018
https://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes-et-si-le-client-mettait-en-rayon-08-02-2018-11843808.php