Création d’un supermarché coopératif et participatif
Une idée qui a traversé l’Atlantique
En 1973, naît à New-York, le premier supermarché coopératif et participatif : la Park Slope Food Coop. Près de quarante-cinq ans après, alors que le supermarché de Brooklyn compte désormais 17 000 coopératrices et coopérateurs, s’ouvre en février 2017 dans le 18e arrondissement de Paris, un espace sur le même modèle : La Louve. De nombreux projets de création de tels supermarchés sont actuellement en cours en France et à l’étranger, de Bordeaux à Bruxelles et de Bayonne à Vannes.
Qu’est-ce qu’un supermarché coopératif et participatif ?
Comme son nom l’indique il s’agit d’abord d’un supermarché offrant à ceux qui le fréquentent une variété de produits alimentaires et non alimentaires. Cela répond à une volonté grandissante de nombreux citoyens et citoyennes d’être de véritables acteurs dans un système de distribution repensé. C’est une alternative complémentaire à d’autres initiatives solidaires : Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne (AMAP), Groupements d’Achat Service Epicerie (GASE), magasin de producteurs…
En quoi est-ce coopératif ?
Ceci signifie qu’il est à but non lucratif géré par ses membres utilisateurs : les coopérateurs. Ces derniers sont copropriétaires du supermarché. À ce titre, ils participent à son financement, à sa gouvernance et à son fonctionnement. La participation financière consiste à acquérir un nombre minimal de part pour un montant qui doit rester accessible au plus grand nombre. Les bénéficiaires des minimas sociaux peuvent y participer à prix moindre. Cet investissement est remboursable à tout membre qui souhaite sortir de la coopérative. Les coopérateurs sont parties prenantes des orientations de la politique d’achat, tant sur les aspects qualitatifs (bio, local, éthique…) que sur la liste des produits offerts.
Et en quoi est-ce participatif ?
En collaboration avec quelques salariés assurant des fonctions plus techniques et organisationnelles (achat, comptabilité…), les membres assurent bénévolement les tâches nécessaires au bon fonctionnement du supermarché (tenir la caisse, réceptionner les livraisons, approvisionner les rayons, assurer les tâches administratives…). Sur une périodicité donnée, chaque membre vient aider au fonctionnement du supermarché (3 heures toutes les 4 semaines par exemple). Ce modèle d’organisation permet de pratiquer des prix raisonnables tout en rémunérant correctement les producteurs.
Un concept qui privilégie le lien social…
Ce sont des valeurs humaines qui sous-tendent ces projets. En effet, depuis leur initiation jusqu’à leur réalisation et leur fonctionnement les coopératrices et coopérateurs forment une communauté ouverte à toutes et tous, riche et fière de la diversité sociale, culturelle et professionnelle de ses membres.
…et des produits de qualité à moindre prix
Tout en respectant les producteurs et les fournisseurs au travers de relations commerciales justes, ces supermarchés s’engagent à proposer des produits de qualité à un coût inférieur de 10 à 40% aux prix pratiqués habituellement.
Une dynamique de pays
Les groupes de travail thématiques dans lesquels les membres peuvent s’impliquer sont les suivants : financement du supermarché, achats/relations producteur et fournisseur, communication et événements locaux, implantation (local), fonctionnement interne. Il est tout à fait possible d’adhérer à l’association sans faire partie d’un groupe de travail. Des contacts sont pris avec de nombreuses organisations et associations locales et régionales afin d’expliciter le projet bien sûr, mais aussi dans la perspective de créer une synergie avec les partenaires qui le souhaiteront.